Agamemnon

Agamemnon, roi de Mycènes, désireux de partir pour Troie, n'hésita pas à sacrifier sa fille Iphigénie, pour des vents favorables. Rodrigo Garcia revisite ce mythe à l'aune d'une société outrancière. La rage et la violence du personnage masculin sont ici incarnées par une femme. Elle incarne cette tragédie de l'abjection quotidienne et de l'hystérie d'une femme qui, entre monstruosité et lyrisme, tente de s'imposer dans une vie ordinaire. La catharsis opère enfin lorsque le rire naît de ce malaise - de notre malaise.

Agamemnon a été volontairement créé dans un espace sportif - un boulodrome couvert-lieu dans lequel le corps se jette un défi et va au bout de ses limites. Les lieux sportifs renferment une sorte d'hostilité, le corps lutte avec l'espace pour s'imposer. Au milieu d'un espace nu, nous avons reconstitué le ring de boxe, le public est assis sur des bancs qui forment un carré, l'actrice joue aussi bien à l'intérieur du ring qu'à l'extérieur, qu'en dehors de la salle.

Son occupation de l'espace est imprévisible, les spectateurs ne sont plus une masse mais des individus rassemblés dans un espace théâtral transformé en espace sportif.